La boulimie est un trouble alimentaire caractérisé par des épisodes récurrents de consommation excessive d’aliments suivis de comportements compensatoires tels que le vomissement provoqué, l’utilisation de laxatifs ou d’autres moyens pour éviter la prise de poids. La boulimie peut être un trouble très difficile à traiter, car il implique souvent des problèmes psychologiques sous-jacents qui doivent être abordés pour qu’une guérison durable puisse être atteinte.
La symptomatologie montre plusieurs formes (selon l’axe I du DSM4) :
Malak Chegdal
- La boulimie, avec vomissements ou prise de purgatifs (laxatifs et diurétiques) et la boulimie sans vomissements ni prise de purgatifs mais dans ce cas avec des comportements compensatoires tels le jeûne et l’exercice physique excessif.
- L’hyperphagie boulimique, sans comportements visant à perdre du poids.
- L’anorexie mentale , « type avec crises de boulimie/vomissements (binge-eating) » qui concerne principalement les femmes. À la différence des personnes boulimiques, il n’y a pas maintien d’un poids stable, la peur de devenir obèse persiste alors même que le poids est inférieur à la normale. Il y a altération de la perception du corps et souvent déni de la maigreur. Un problème d’aménorrhée y est associé.
Ces symptômes sont généralement associés à un trouble de la personnalité. On retrouve à la fois des critères de la personnalité borderline, de la personnalité évitante et la personnalité dépendante (selon l’axe II du DSM4).
On remarque aussi des traits de personnalité qui seraient plutôt des défenses de type hystérique, paranoïde, schizoïde et obsessionnelle.
La boulimie est considérée comme une addiction signant un trouble de la dépendance. « La dépendance s’installe pour compenser une fracture psychique cachée, une faille structurelle témoignant d’une blessure fondamentale non résolue »
Schasseur, 2002
En psychanalyse, la boulimie est souvent considérée comme un symptôme d’un conflit intra-psychique plus profond, plutôt que comme une affection isolée. Selon cette approche, la boulimie est souvent considérée comme un moyen pour la personne de réguler ses émotions, en particulier celles qui sont liées au stress, à l’anxiété ou à la dépression. Le comportement boulimique peut être vu comme une tentative de remplir un vide émotionnel dans la vie de la personne, ou de faire face à des sentiments de honte, d’isolement ou de rejet.
On peut observer chez les personnes boulimiques une dynamique de suradaptation à l’environnement. Les besoins et les désirs de l’environnement sont prioritaires (soumission), les leurs sont réprimés, vécus comme dangereux car elles ont peur de perdre l’amour de l’autre.
C’est pour cela qu’il y a incapacité à savoir opposer un refus sinon par la fuite, une peur de la confrontation, une trop grande sensibilité au regard de l’autre. Elles développent ainsi une fausse personnalité, un « faux-self ». En conséquence, elles sont souvent dans l’ignorance de ce qu’elles veulent, indépendamment de leur besoin d’être aimées. Il s’en suit une fuite d’elles-mêmes, une absence d’intériorité. « La pathologie liée à l’image de soi et au besoin de reconnaissance ne fait que témoigner d’une impossible relation à l’élan vital, d’une désorganisation de la perception et d’une absence à soi-même ». (Schasseur 2004)
En ce qui concerne la psychologie, la boulimie est souvent considérée comme un trouble comportemental qui est influencé par des facteurs environnementaux et psychologiques. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont souvent utilisées pour traiter la boulimie, car elles peuvent aider les personnes à identifier et à changer les pensées et les comportements qui contribuent à leur trouble alimentaire.
Cependant, les approches psychologiques et psychanalytiques ne sont pas mutuellement exclusives, et de nombreux professionnels de la santé mentale utilisent une combinaison de ces approches pour aider les personnes souffrant de boulimie. Dans l’ensemble, l’objectif de tout traitement pour la boulimie est de réduire ou d’éliminer les comportements boulimiques, tout en aidant la personne à développer des mécanismes de régulation émotionnelle plus sains et à améliorer leur estime de soi.
Il est important de noter que la boulimie peut avoir des conséquences graves sur la santé physique et mentale, et qu’un traitement professionnel est souvent nécessaire pour aider les personnes à surmonter ce trouble. Les thérapies individuelles, de groupe ou familiales peuvent toutes être efficaces pour traiter la boulimie, et il est important de travailler avec un professionnel de la santé mentale qualifié pour déterminer la meilleure approche de traitement pour chaque personne individuelle.
En conclusion, la boulimie est un trouble complexe qui peut avoir des causes psychologiques et environnementales profondes. Les approches psychanalytiques et psychologiques peuvent toutes deux être utiles dans le traitement de ce trouble, et un traitement professionnel est souvent nécessaire pour aider les personnes à surmonter la boulimie et à retrouver une vie heureuse et saine.